Une opération de nettoyage et rien que de nettoyage

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Sur application d’un arrêté municipal pris en mars, les forces de l’ordre sont intervenues vendredi, à Mamoudzou, devant le stade de Cavani, pour réaliser une opération de nettoyage de la voie publique. Sans pour autant proposer une solution aux migrants toujours installés devant.

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Plus de 300 migrants d’Afrique continentale vivent encore aux abords du stade. La préfecture a procédé à un recensement dernièrement pour au moins prendre en charge les personnes vulnérables.

« On nous a juste dit de prendre nos affaires les plus importantes et de partir », nous raconte une réfugiée de la République démocratique du Congo. Ici et là des agents de nettoyage ramassent des monceaux de sacs, bâches, cartons et matelas roulés en boule sur le sol ainsi que des palettes en bois et des vêtements accrochés au grillage… Une tractopelle jette le tout dans une benne. Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloquent l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant le stade de Cavani (à l’intérieur duquel se trouvait le camp de migrants fini d’être démantelé le 22 mars), pour une opération de nettoyage. Les migrants d’Afrique continentale, estimés entre 300 et 500 dans le village de la commune de Mamoudzou, ont été priés de rassembler leurs objets de valeur. La presse, elle, est priée de rester à l’écart.

« C’est une opération de nettoyage de trottoir pour des questions de salubrité », nous informe le sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, en s’appuyant sur un arrêté municipal daté du 25 mars pris par le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila. L’arrêté qui interdit l’occupation de manière temporaire ou permanente du boulevard et ses abords fait état de « mesures urgentes et indispensables concernant les troubles à l’ordre public aux abords du stade de Cavani », « de la gravité de la situation d’hygiène (risque de maladie : choléra) et d’insécurité », « des désordres qui peuvent être générés par la dégradation et l’insalubrité des lieux ».

 « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître »

« On a nettoyé trois tonnes de déchets, c’est quand même assez conséquent », indique le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville, au sortir d’une réunion avec les élus. Dès mercredi 24 avril, les migrants aux abords ont été recensés afin de comptabiliser les réfugiés, les demandeurs d’asile ou ceux qui sont en situation irrégulière. « C’était pour moi extrêmement important de décompter les gens et de savoir à qui on a affaire », s’exprime le préfet.

« Nous allons procéder à des solutions différentes, avec du relogement pour certaines personnes notamment les femmes et les enfants. Il faut trouver des solutions pour que la pression à Cavani puisse baisser », déclare-t-il. Interrogé sur le calendrier, le représentant de l’Etat à Mayotte reconnaît que « ça prendra du temps, il faut le reconnaître. On ne va pas se voiler la face. On a recensé pas mal de personnes. On prendra le temps qu’il faut pour traiter le sujet dans le temps. »

La difficulté pour les services de l’État demeure de trouver un hébergement pour ceux qui en ont le droit. « Il n’y a pas assez d’hébergement pour toutes les personnes qui sont sur le territoire », nous indiquait plus tôt le sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine.

Une fois l’opération de nettoyage terminée, les migrants ont pu revenir devant le stade.

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