Le parc marin se prépare à adopter un nouveau plan de gestion en 2025

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A l’approche de l’expiration du 1er plan de gestion du parc marin, mis en place en 2010 pour une durée de 15 ans, le conseil de gestion de la structure s’est réuni ce mercredi 17 avril à la mairie de Mamoudzou. Un bilan de l’année 2023 a été dressé par sa quarantaine de membres, qui ont ensuite discuté de la mise en œuvre des projets de 2024. « Ce premier conseil de gestion s’est tenu tardivement à cause des mouvements sociaux du début d’année », explique Guillaume Amirault lors du point presse tenu en fin de réunion. Lors de celui-ci, il a tenu à rappeler les principaux objectifs du conseil de gestion du parc marin : « préserver le patrimoine naturel et culturel lié au lagon de Mayotte afin d’éviter au maximum les dégâts susceptibles d’être provoqués par les activités humaines ». Ainsi, si l’objectif n°1 du parc marin est de garantir la qualité des eaux, il s’atèle également à protéger les activités traditionnelles liées au lagon, comme la pêche à la pirogue par exemple.

L’île Hippocampe abrite un des plus beaux lagons du monde que l’on se doit de protéger (Photo : JDM)

« Au cours de l’année 2023, nous avons poursuivi nos activités habituelles comme le suivi de la santé des récifs coralliens ou la protection de l’activité de pêche traditionnelle à la pirogue », exposent de concert Abdou Dahalani et Guillaume Amirault. « De nouveaux projets ont également vu le jour comme la nurserie de requins. Nous nous sommes par ailleurs tournés vers de nouveaux publics dans notre démarche de sensibilisation à la préservation du patrimoine naturel marin de l’île », ont-ils ajouté. La question de la création de l’usine de dessalement d’Ironi Be a aussi été largement abordée au cours de cette réunion. « Il s’agissait aujourd’hui seulement de faire un état des lieux des études réalisées et de répondre aux questions que se posaient les membres du conseil de gestion.  Nous ne pouvons pas encore donner un avis dans la mesure où le dossier n’est pas encore ficelé », précise le directeur en ajoutant que « le parc marin travaillera de manière continue avec la maîtrise d’ouvrage pour s’assurer que ce projet ait le minimum d’impact possible sur le lagon ».

Un nouveau plan adapté au Mayotte d’aujourd’hui 

Baleine, Mayotte,
Le parc marin protège notamment les baleines à bosse lorsqu’elle viennent se reproduire dans les eaux chaudes de Mayotte (Photo : JDM)

Le conseil de gestion s’est ensuite penché sur les projets pour 2024. « Le point principal a été d’initier la démarche d’écriture du prochain plan de gestion », révèlent Abdou Dahalani et Guillaume Amirault. Ce nouveau plan sera adapté au Mayotte d’aujourd’hui dans la mesure où « Mayotte a beaucoup changé en 15 ans ». Si le directeur admet que « le premier plan était très ambitieux concernant la qualité des eaux », le prochain gardera le même objectif mais « en adoptant un angle différent, adapté à la situation actuelle de l’île ». Ce document sera rédigé par les équipes du parc marin et l’office de la biodiversité, en collaboration avec toutes les institutions concernées et avec l’aide de plusieurs cabinets extérieurs.

Le parc marin protège également le patrimoine culturel de l’île lié au lagon, comme les « laka » (pirogues à balancier)

Lorsque nous avons abordé la question des relations souvent tendues avec les pêcheurs de l’île, qui reprochent au parc marin de « les brider dans leurs activités », Abdou Dahalani a répondu avec sagesse : « l’être humain, par nature, n’aime pas les règles. Nous sommes dans un état de droit, ce qui implique qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment ! ». « Par ailleurs, les gens ne retiennent souvent que l’aspect répressif de notre activité, alors que le parc marin c’est aussi « Les p’tits foundis du lagon » ou encore « Les ambassadeurs du lagon ». Nous accompagnons également les pêcheurs vers la professionnalisation », se défend le président. « L’objectif du parc marin est la préservation des ressources, ce n’est pas d’empêcher les professionnels de faire leur métier », ajoute Guillaume Amirault qui note par ailleurs que « ceux qui se plaignent sont rarement les pêcheurs professionnels car, eux, « connaissent les règles ».  Abdou Dahalani admet toutefois que les choses sont un peu plus complexes concernant la pêche traditionnelle à la pirogue : « Cette activité ne rentre pas dans les normes de sécurité telles que les ont conçues les personnes qui ont écrit ces textes de loi. Nous réfléchissons justement à une manière de faire évoluer pour préserver cette partie du patrimoine culturel de notre île». « Le but du parc marin est que la pêche à Mayotte soit une activité durable et respectueuse de l’environnement », rappelle Guillaume Amirault.

Ce dernier nous confie par ailleurs que le parc marin contribuait à faire remonter les données sur l’état des stocks des ressources du lagon afin d’aider les pécheurs mahorais à obtenir l’aide au renouvellement des flottes de pêches de la commission européenne. « C’est l’Ifremer qui est chargé de collecter les données. Nous nous ne pouvons que les faire remonter. Nous essayons de « combler les trous dans la raquettes », mais il s’agit là d’un travail scientifique rigoureux qui nécessite l’intervention de différents partenaires », conclut-il.

Nora Godeau

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